Echange avec Pauline ROUSSEAU, Conseiller Pôle d’Expertise Assurances
Que faisiez-vous avant de rejoindre le CA IDF ?
« J’étais vendeuse dans le prêt-à-porter, donc déjà au contact de la clientèle mais avec un aspect beaucoup plus physique. Or, avec une paralysie située au niveau du bras, porter des cartons ou accrocher des cintres en hauteur n’était pas toujours évident. Mais je ne me posais pas trop de questions, j’avançais. Et puis, lorsque j’ai décidé de suivre mon compagnon à Paris, j’ai décidé de changer de voie ».
Comment avez-vous croisé la route du CADIF ?
« Peut-être grâce à mon handicap, en fait. En arrivant à Paris, je suis allé voir un conseiller Cap Emploi. Il m’a présenté la formation en alternance proposée par le CA IDF à des travailleurs handicapés ayant au moins le Bac pour devenir conseiller d’accueil en bancassurance. J’ai postulé en étant hyper motivée ! Lorsque j’ai été recrutée, j’ai pleuré ! Avec juste un Bac, jamais je n’aurais pensé pouvoir faire une carrière dans l’univers bancaire ».
Depuis combien de temps travaillez-vous au CA IDF ?
« J’ai commencé le Diplôme Universitaire en octobre 2017. J’alternais l’école et l’agence de St Germain-en-Laye. J’ai tout donné et j’ai eu mon diplôme haut la main ! Tout se passait très bien pour moi, mais j’étais toujours gênée de devoir présenter la main gauche lorsque les clients me serraient la main. La 1ère image que je donnais de moi, c’était mon handicap alors que depuis toujours, je vivais le plus normalement du monde, en essayant de ne pas y penser. Après mon alternance, le CA IDF m’a fait 2 propositions : un poste en agence ou à distance au Pôle d’Expertises Assurances, j’ai choisi cette 2ème option. J’ai acquis une véritable expertise et, au téléphone, je suis beaucoup plus à l’aise ».
Et côté handicap ?
« J’ai toujours fait comme s’il n’existait pas et me suis adaptée à presque toutes les situations. Je suis une battante, très sportive : natation, danse, fitness, vélo, marche, j’ai toujours réussi à faire ce que je voulais. Dans la vie pro, c’est pareil. Que cela soit pour travailler sur clavier ou autrefois pour porter des cartons ou suspendre des cintres, je me suis débrouillée… Au clavier, je suis juste moins rapide que mes collègues. Et puis la Mission Handicap a mis à ma disposition un matériel dont je ne pensais pas avoir besoin mais qui rend mon quotidien vraiment plus efficace : un fauteuil et une souris ergonomiques, un clavier numérique indépendant : ça améliore vraiment mon quotidien ».
Le mot de la fin ?
« Aussi bizarre que cela puisse paraître, je crois que mon handicap a facilité ma reconversion professionnelle. Il faut avoir confiance en soi, y croire, travailler et les portes s’ouvrent. Je ne pensais jamais pouvoir intégrer l’univers bancaire mais finalement, je continue à faire du commerce. C’est ce qui me plaît aujourd’hui mais demain, j’ai vraiment envie de continuer à apprendre et évoluer ».