Rencontre avec Franck Loyzance, Conseiller de Clientèle à l’agence de Paris Voltaire Oberkampf.
Que faisiez-vous avant de rejoindre le CA IDF ?
« J’ai travaillé 24 ans dans la restauration, notamment comme chef de cuisine. Mais, déjà, j’aimais être au contact des clients et essayer de leur faire plaisir. Puis ma maladie m’a rattrapé : je ne supportais plus les écarts de températures très importants entre la chambre froide et les fourneaux, par exemple et je pouvais être très fatigable. Pendant les coups de feu, ça ne pardonne pas. Alors, j’ai dû changer de métier ».
Comment êtes-vous passé de la cuisine à l’agence ?
« En retournant à l’école à 39 ans ! J’ai suivi le Diplôme Universitaire de Conseiller d’accueil en Bancassurance proposé par le Crédit Agricole d’Ile-de-France à des personnes en situation de handicap de niveau BAC. C’est une formation en alternance de 14 mois : 2 semaines en agence, 1 semaine à l’Université Paris Descartes. C’est comme ça que je suis entré dans un univers qui m’était complètement inconnu. C’était il y a 11 ans. J’ai eu la chance de rencontrer un directeur d’agence et une tutrice qui m’ont tout appris et fait confiance ».
Cela a dû vous changer ?
« L’univers est très différent. J’ai dû apprendre des termes et découvrir des produits que je ne connaissais pas du tout mais j’aime ça. Le plus important pour moi, c’est qu’évidemment, je ne subis plus de choc de température et le rythme de travail est plus régulier. Et lorsque j’ai des coups de fatigue, je peux me consacrer à une tâche qui demande moins de concentration. Mais il y a aussi beaucoup de points communs : c’est un métier de contact, où nous essayons de comprendre les besoins et les styles de vie du client, pour lui faire plaisir. Je continue à essayer de répondre à ses envies et ses besoins.
En 11 ans, il s’en est passé des choses pour vous au CA IDF ?
« J’ai appris un nouveau métier, rencontré des gens formidables et j’ai bien évolué. Après avoir passé 9 ans dans ma 1ère agence, je suis aujourd’hui Conseiller de clientèle particuliers dans une nouvelle agence, avec toujours la même envie d’apprendre et de répondre aux besoins de mes clients ».
Et côté handicap ?
« Aujourd’hui, tout va bien. Il y a 2 ans, la Mission Handicap a mis un siège ergonomique à ma disposition pour soulager mon dos et mes jambes, mais je n’en n’ai plus besoin aujourd’hui. Et lorsque je suis très fatigué – ça arrive – je m’organise autrement et fais une pause ; tout le monde comprend. Par contre, si, demain, j’avais besoin d’autre chose, je n’hésiterais pas à le demander. Je sais que la Mission Handicap est là pour m’aider ».
Un conseil à donner à vos collègues ou aux candidats en situation de handicap ?
« Cacher son handicap, ça ne sert à rien. Je sais de quoi je parle : je l’ai fait aussi dans mes anciens postes. Mais ça finit toujours par se savoir. Vous vous mettez en danger inutilement, alors que la Mission Handicap du CADIF est là pour trouver les solutions qui vous permettrons de travailler dans les meilleures conditions. Et puis, ça peut arriver à tout le monde, mais des solutions existent. Il faut dédramatiser le sujet, accompagner nos collègues qui ont des besoins spécifiques ».